Fin 2022, l’OPPBTP a mené une campagne de prévention ciblée pour améliorer l’intégration des travailleurs temporaires du BTP et ainsi leur santé sécurité au travail (voir notre actualité du 10 novembre 2023 « L’OPPBTP lance une campagne de prévention pour les intérimaires du BTP »). L’objectif de cette campagne était multiple : réduire les accidents, améliorer la performance des chantiers, faire monter les intérimaires en compétences, fidéliser le personnel, améliorer l’attractivité de l’entreprise, etc.
Quel est l’impact de la campagne sur les entreprises ?
En partenariat avec Viavoice, l’OPPBTP a ensuite réalisé une enquête afin de mesurer l’impact de la campagne sur les entreprises du BTP. Il en ressort les éléments suivants :
- 85 % des répondants ont été touchés par la campagne ;
- les mails ont attiré l’attention de 78 % des personnes interrogées et les affiches de 52 % d’entre elles ;
- 29 % des participants à l’enquête sont allés sur le site dédié et 11 % ont téléchargé un document de la boîte à outils ;
- 25 % ont engagé une action : 12 % ont affiché des outils de la campagne dans leurs locaux, 9 % ont organisé des réunions d’informations en interne et 20 % en ont parlé autour d’eux ;
- un intérêt pour la campagne a été relevé chez 64 % des répondants et 56 % pensent qu’elle peut faire changer les comportements des salariés.
La campagne a aussi permis la réalisation de 513 diagnostics terrain et 177 enquêtes en ligne. 83 % des entreprises ayant bénéficié de ces diagnostics se disent satisfaites. Ainsi, les trois piliers de l’intégration des intérimaires en entreprise ont été évalués : l’anticipation, l’accueil et l’accompagnement.
D’après les diagnostics terrain, l’accueil reste souvent informel puisque 47 % des entreprises réalisent la formation au poste de travail de manière informelle par le responsable du chantier. 31 % affirment mener cette formation de façon formelle et seulement 60 % fournissent un document d’accueil aux travailleurs temporaires.
Concernant les politiques internes liées aux intérimaires, elles restent assez peu formalisées elles aussi notamment sur :
- la définition du ratio de salariés permanents/intérimaires (35 % le mettent en place) ;
- la définition des rôles et des missions de la personne en charge de l’intégration des intérimaires (45 %) ;
- la connaissance de la liste des travaux interdits aux intérimaires (48 %) ;
- la rédaction d’une liste des postes à risques particuliers (43 %) ;
- le suivi de l’accidentologie des intérimaires au sein de l’entreprise (44 %).
Pour la plupart des répondants, il est essentiel que les intérimaires soient aussi bien équipés que les salariés permanents. Toutefois, ce n’est pas le cas en pratique avec seulement 26 % des entreprises qui forment les intérimaires à l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI).
Améliorer l’accueil des intérimaires
A l’issue de l’enquête et pour en améliorer les résultats, l’OPPBTP va mettre en place plusieurs actions permettant l’amélioration de l’accueil des intérimaires. Parmi elles, on retrouve :
- la valorisation des outils existants : fiche pratique, module d’accueil, check-list, formation, etc. ;
- le développement d’une application pour lister et organiser les différents points associés à la gestion des intérimaires ;
- l’envoi d’un livret sur les grands enseignements de la campagne aux entreprises participantes.
A noter que l’enquête a été menée auprès de 1 968 professionnels du BTP (1 231 interviews en ligne et 737 par téléphone).
Laura Guégan