Les rayonnements UV sont un risque insidieux. Ils sont invisibles et ne provoquent pas de sensation de chaleur. Pourtant, certains sont classés cancérigènes par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer).
Plusieurs maladies sont en lien avec une exposition à des UV (maladies de la peau ou des yeux, notamment). En premier lieu, on peut citer le mélanome qui est plutôt dû (mais pas exclusivement) aux coups de soleil violents (notamment dans l’enfance). On recense environ 17 000 nouveaux cas par an en France (17 922 en 2022 selon l’Institut national du cancer). Les mélanomes, sont des tumeurs malignes du système pigmentaire qui se développent à partir des mélanocytes (cellules qui fabriquent la mélanine responsable de la pigmentation de la peau humaine).
Les carcinomes (cancer de la peau non-mélanome) sont plutôt liés à des expositions chroniques. Ils sont moins agressifs mais beaucoup plus fréquents (plus de 100 000 cas par an avec environ 300 décès, en France). Ces pathologies sont reconnues comme maladies professionnelles dans certains pays, par exemple en Allemagne.
L’exposition aux UV peut aussi avoir des effets sur la santé des yeux. La cataracte est la première cause de cécité dans le monde. En France, on dénombre 900 000 interventions par an. Selon l’OMS, en 2022, 18 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de cécité à cause d’une cataracte et environ 10 % de ces cas pourraient être dus à l’exposition aux rayonnements UV. La cataracte peut être particulièrement précoce chez les personnes qui travaillent en extérieur.
Dans nos pays occidentaux, l’exposition aux UV est intuitivement associée aux vacances d’été ou aux sports d’hiver. Or, de nombreux travailleurs passent la majorité de leur temps de travail à l’extérieur (en 2022, dans le monde, environ 1,6 milliard de personnes travaillaient à l’extérieur, soit 26,4 % de la population âgée de plus de 15 ans).
Selon des estimations de l’OMS et de l’OIT publiées début novembre, dans le monde, près d’un décès sur trois par cancer de la peau non-mélanome est dû aux activités professionnelles exercées sous le soleil. Selon ces organisations, ses estimations « permettent de déterminer que l’exposition professionnelle au rayonnement UV solaire est le facteur de risque lié au travail représentant la troisième charge de morbidité la plus élevée attribuable aux décès par cancer dans le monde. Entre 2000 et 2019, les décès par cancer de la peau attribuables à l’exposition professionnelle au soleil ont presque doublé (passant de 10 088 décès en 2000 à 18 960 décès en 2019) ».
Comme pour tout risque, une démarche de prévention commence par une évaluation du risque. Une application SunSmart Global UV peut être utilisée par les personnes qui travaillent à l’extérieur pour évaluer leur exposition au rayonnement UV solaire.
L’information et la sensibilisation sont fondamentales pour prévenir ce risque : toutes les personnes qui travaillent en extérieur doivent être informées des risques dus aux UV. Ensuite, l’OMS recommande notamment, quand c’est possible, de limiter le temps passé au soleil en milieu de journée et de rechercher l’ombre.
Différents équipements de protection sont recommandés : des vêtements protecteurs, un chapeau à larges bords pour protéger les yeux, le visage, les oreilles et le cou, et des lunettes de soleil enveloppantes qui offrent une protection de 99 % à 100 % contre les UV-A et les UV-B. Des lunettes qui respectent les normes européennes peuvent être choisies (norme EN 170 : filtres de protection contre les rayons ultraviolets, EN 172 : filtre de protection solaire pour usage industriel).
Par ailleurs, en dernier recours, un écran solaire à large spectre peut être appliqué sur les zones de la peau qui ne peuvent pas être couvertes par des vêtements.
Le programme Soleil et santé au travail
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Créée en 1994 à l’initiative du docteur Jean-Pierre Cesarini et d’un groupe de scientifiques, l’association loi 1901 « Sécurité Solaire » a pour objet la sensibilisation et l’information de la population sur les risques pour la santé liés aux « surexpositions » solaires. Aujourd’hui présidée par le professeur Marie Thérèse Leccia, l’association fédère les compétences d’un conseil scientifique pluridisciplinaire. Avec différents partenaires, cette association a lancé un projet intitulé « soleil et santé au travail ». Celui-ci comporte plusieurs volets dont une étude épidémiologique avec l’Inserm, et la co-construction d’actions de prévention associées à des livrables, avec l’aide d’entreprises et de collectivités partenaires. Un film de sensibilisation sur les risques du soleil en milieu professionnels et disponible sur le site de l’association. Celle-ci propose aussi diverses actions d’information et de formation. |