« La sécurité, ça coûte trop cher » !! Cette phrase, nombre de Préventeurs et Responsables HSE l’a entendue au cours de ses expériences professionnelles. Mais quel est le coût réel de l’absence de sécurité dans une entreprise ?
Malgré une prise en compte de la dimension collective et managériale des questions de santé au travail, le manque de connaissance et de visibilité sur le retour sur investissement de la prévention est un vrai frein, notamment dans les PME.
Pour autant, les chefs d’entreprise savent de manière intuitive qu’il y a un lien entre prévention des risques professionnels et performance de l’entreprise.
1ère APPROCHE ÉCONOMIQUE, LES COUTS DIRECTS
De manière générale, les coûts directs correspondent en première ligne à l’indemnisation des salariés suite à l’accident qu’ils ont subi et aux soins qui en découlent. Même si l’entreprise ne met pas directement « la main à la poche », ces coûts seront reportés sur ses cotisations employeurs.
Pour apporter des notions concrètes, prenons l’exemple d’une entreprise du secteur automobile : la durée moyenne d’arrêt suite un accident du travail ou une maladie professionnelle (ATMP) est d’environ 300 jours pour une pathologie de l’épaule, 100 jours pour une chute de hauteur et 80 jours pour une chute de plain-pied. Un licenciement pour inaptitude suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle peut coûter jusqu’à deux années de salaire brut.
2ème APPROCHE ÉCONOMIQUE, LES COUTS INDIRECTS
L’impact économique des ATMP va bien au-delà de ces seuls coûts directs. Il faut aussi prendre en compte tous les impacts collatéraux : le temps perdu à la gestion de l’accident (par les collègues autour, par la victime), le temps de gestion administrative passé à traiter l’accident, le temps et les dépenses de gestion de l’évènement (enquêtes, réunions, …), le temps et le coût de réparation des dommages (équipement, …), de remplacement du salarié accidenté (organisation, …) et de perte de production (arrêt d’une machine ou d’un chantier, temps de formation de la personne remplaçante, …).
Ces coûts indirects peuvent représenter jusqu’à 4 fois les coûts directs évoqués plus haut.
Certaines études menées entre autre par la CARSAT d’Alsace Moselle vont jusqu’à prendre en compte les coûts relatifs au temps de déplacement des secours, ce qui porte la réflexion de l’impact économique d’un accident à un spectre beaucoup plus large que l’entreprise elle-même.
Concrètement, quelles actions de prévention des risques professionnels peuvent représenter un retour sur investissement positif ?

Management de la santé sécurité au travail
Voici quelques exemples :
- Techniques : mise en place de moyens de manutention manuelle comme des diables électriques, de système de levage de charges par ventouses, …
- Organisationnelles : mise en place de process d’amélioration comme le Kaisen (réorganisation des phases travail, optimisation du rangement des postes de travail, réduction des déplacements, …)
- Humaines : formation et sensibilisation aux fondamentaux de la prévention, mise en place de VHS (Visites Hiérarchiques de Sécurité), …
Il y a donc un réel intérêt économique à investir dans la prévention des risques professionnels, à travers un objectif, à la fois financier, managérial et humain, de réduction des ATMP
, et plus largement, de l’absentéisme en général.
Sources : INRS, CARSAT, AMELI